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Un point de vue NR sur les évènements récents au Venezuela

Mon édito sur la situation au Venezuela juste après l'élection présidentielle du 28 juillet dernier. Publié par voxnr.fr le 03/08/24.

Un point de vue NR sur les évènements récents au Venezuela

 

 

Avant de nous demander ce qu’il faut penser de la situation au Venezuela, faisons un point sur les faits.

 

Le 28 juillet dernier, un peu plus de 21 millions d’électeurs étaient appelés à se rendre aux urnes afin d’élire le président de la « République bolivarienne du Venezuela ».

Nicolas Maduro, chef de l’Etat en exercice au moment de l’élection, se présentait à sa propre succession pour un 3e mandat. Elu en 2013, puis réélu en 2018, il affrontait en 2024 Edmundo Gonzalez Urrutia, candidat d’une coalition regroupant presque tous les ennemis du régime. Maduro candidatait sous la bannière du PSUV (le parti socialiste unifié du Venezuela), son propre mouvement, ainsi que sous celui du « Grand Pôle patriotique Simon Bolivar » qui regroupe une dizaine de partis, certains se revendiquant du chavisme, du socialisme, du bolivarisme et parfois même du marxisme-léninisme.

Contre lui, la « Table de l’unité démocratique », ou Plateforme unitaire, regroupe près de 16 partis politiques, autrement dit la presque totalité de l’opposition à Nicolas Maduro, partis qui vont de la gauche modérée à la droite conservatrice.

Gonzalez Urrutia n’était manifestement pas le premier candidat désiré par ses alliés contre Maduro. Maria Corina Machado, ingénieure industrielle de formation et ancienne soutien de Juan Guaido contre Maduro en 2018, avait remporté les primaires organisées par sa coalition pour se représenter à l’élection présidentielle. Hélas pour elle, le contrôleur général de la République, chargé de veiller à la transparence de l'administration du patrimoine public de l'État, lui interdit de candidater. Mieux : la plus haute instance judiciaire du Venezuela, le Tribunal suprême de justice, a confirmé l’interdiction. C’était le 27 janvier dernier.

Son profil politique est intéressant :  En 2005, elle fut accusée avec d'autres représentants de l'association Súmate de trahison pour avoir reçu des fonds de la part du National Endowment for Democracy (NED), une organisation américaine néoconservatrice dont le but officiel est de soutenir la démocratie à l’échelle du monde. Ces fonds (31 150 dollars américains) étaient destinés à favoriser la destitution du président Hugo Chávez lors du référendum de 2004.

 

La candidate qui devait lui succéder, Corina Yoris, ayant été également interdite de se représenter, c’est finalement Gonzalez Urrutia qui est choisi pour affronter Maduro.

Le 28 juillet donc, le Conseil national électoral (CNE), chargé du dépouillement du vote, a proclamé Nicolas Maduro vainqueur avec 51,2 % des voix, soit 5,15 millions d’électeurs, (sans d’ailleurs révéler les détails su scrutin), contre 44,2 % des voix et 4,5 millions de voix. Cependant l’opposition se déclare elle-même victorieuse. Le CNE a affirmé qu’un piratage de son système informatique avait eu lieu, le procureur général Tarek William Saab affirme d’ailleurs que celui-ci a été victime d'une cyberattaque et accuse directement l'opposition d'avoir tenté d'y publier de faux résultats depuis la Macédoine du Nord. Il annonce aussi l'inculpation de celle qui fait, beaucoup plus que Gonzalez Urrutia, figure de cheffe de l'opposition María Corina Machado, qui elle certifie que l’opposition avait remporté le scrutin avec 70% des voix.

Machado a appelé à manifester pacifiquement devant les bureaux des Nations unies, tandis que Gonzalez lui, n’appelle encore à rien. Des manifestations sauvages ont éclaté, et le journal « français » du bloc bourgeois Libération affirme que les manifestants viennent en majorité des quartiers populaires. Des portraits de Maduro ont été brûlés, des statues de Chavez déboulonnées. La police a répondu aux émeutiers par l’emploi du gaz lacrymogène, les affrontements ont à ce jour causés plusieurs morts.

Les leaders de l’opposition sont à présent recherchés par la police vénézuélienne. Et l’armée, qui avait permis à Maduro de rester au pouvoir après l’élection de 2018, également contestée, semble demeurer loyale au chef de l’Etat en exercice.

 

Les réactions internationales ne se sont pas fait attendre :

 

« Nous sommes inquiets du fait que M. Maduro et ses représentants aient empêché l’opposition démocratique d’inscrire le candidat de son choix, harcelé et intimidé des opposants politiques et détenu injustement de nombreux acteurs politiques et membres de la société civile », a déclaré le porte-parole du département d’Etat américain, Matthew Miller, dans un communiqué récent. « Nous appelons de nouveau Maduro à permettre à tous les candidats et partis de participer au processus électoral et à relâcher tous les prisonniers politiques », a aussi précisé le même Miller.

L’ingérence américaine ne connaissant aucune limite, les Etats-Unis, au nom du respect de la démocratie, ont annoncé, à la fin de janvier, qu’ils entendaient réactiver ces sanctions contre le Venezuela, qui avait réagi à l’époque en parlant de « chantage grossier et injustifié ». Washington avait déjà réimposé des sanctions à l’encontre de la compagnie publique Minerven, qui exploite des mines d’or.

Le gouvernement américain a affirmé par la voix du porte-parole de la Maison Blanche John Kirby que la patience de leur gouvernement était « à bout », et exige la publication des résultats détaillés du vote. Leur emboîtant le pas, neuf pays d’Amérique latine (l’Argentine, le Costa Rica, l’Équateur, le Guatemala, le Panama, le Paraguay, le Pérou, la République dominicaine et l’Uruguay) ont appelé dans une déclaration commune à un « réexamen complet (des résultats) avec la présence d’observateurs électoraux indépendants ». L’absence « d’observateurs indépendants » est en effet pointée du doigt par ces gouvernements. Le Venezuela a rompu ses relations diplomatiques avec sept de ses voisins.

L’acharnement contre le Venezuela est manifeste : le Mercosur, le grand espace de libre échange d’Amérique latine, suspend la participation du Venezuela.

 

Cependant la Chine a immédiatement reconnu Maduro comme Président. La Russie aussi. Vladimir Poutine a d’ailleurs affirmé que la relation entre leurs deux pays était d’ordre « stratégique ».

 

Face à l’accusation de fraude électorale, le président Maduro a pu affirmer : « J’ai dit, en tant que dirigeant politique, fils du commandant [Hugo] Chávez, que le Grand pôle patriotique, le Parti socialiste unifié du Venezuela, est prêt à présenter 100 % des résultats », a déclaré le président réélu à des journalistes au siège de la Cour suprême de justice. Ayant d’ors et déjà fêté sa victoire avec ses partisans, il a aussi reçu le soutien des  présidents de Cuba, Miguel Diaz-Canel, du Nicaragua, Daniel Ortega, de Bolivie, Luis Arce, et du Honduras, Xiomara Castro.

On ne peut certes pas nier l’état dans lequel se trouve l’économie et la société vénézuélienne actuellement. Ce pays pétrolier, longtemps un des plus riches d'Amérique latine, est exsangue, empêtré dans une crise économique et sociale sans précédent : effondrement de la production pétrolière, PIB réduit de 80 % en dix ans, pauvreté et systèmes de santé et éducatif totalement délabrés. Sept millions de Vénézuéliens ont fui le pays, certains ayant d’ailleurs choisi de venir en France. Le pays subit depuis des années la chute des cours pétroliers, l’or noir demeurant aujourd’hui la richesse première de l’économie nationale, loin devant les secteurs secondaires et tertiaires qui ne se développent que lentement.

Sous les mandats d’Obama et de Trump, les sanctions américaines s’étaient accrues. Dès 2013, après la première victoire de l’héritier de Chavez à l'élection présidentielle, qui n’est d’ailleurs pas reconnue à l’époque par l'opposition et les États-Unis. En décembre 2014, le Congrès américain approuvait la « loi publique de défense des droits de l’homme et de la société civile au Venezuela ». Ce texte établissait la possibilité de prendre des mesures unilatérales coercitives contre le pays dans les domaines économiques, financiers et commerciales. Le 8 mars 2015, le président des États-Unis, Barack Obama, signait l'ordre exécutif 13 692 ; ce « décret Obama » considérait le Venezuela comme « une menace inhabituelle et extraordinaire pour la sécurité nationale et la politique extérieure des États-Unis ». Dans le même temps les États-Unis mirent en place des sanctions contre quelques responsables politiques vénézuéliens proches du pouvoir.

En juillet 2017, le Trésor américain annonce des sanctions contre 13 actuels et anciens hauts responsables gouvernementaux du Venezuela. A cette époque où s’organisait une assemblée constituante après le décès de Chavez,  le secrétaire du Trésor des États-Unis, Steven Mnuchin, avait ajouté : « Chaque personne qui participera à l'Assemblée constituante et qui affaiblit le processus démocratique au Venezuela doit savoir qu'elle s'expose à des sanctions américaines ».

L’Europe n’est pas en reste : les ambassadeurs des 28 pays de l’Union européenne ont donné leur feu vert le 8 novembre 2017 à l’adoption de sanctions, dont un embargo sur les livraisons d’armes, contre le Venezuela. Ces sanctions interdisent également aux entreprises européennes de livrer du matériel de surveillance électronique pouvant servir à réprimer l’opposition au régime du président Nicolas Maduro ; elles prévoient également la mise en place d’un cadre juridique permettant à l’Union européenne de placer ensuite sur sa liste noire des personnalités ou entités sanctionnées pour leur implication dans la répression.

À partir de 2017, les sanctions économiques des États-Unis interdisent presque totalement au Venezuela l'accès aux marchés financiers internationaux. En novembre 2017, le pays est déclaré en défaut de paiement partiel deux agences de notation économiques : Fitch Ratings et S&P Global.

Adrienne Watson, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche, a réaffirmé le soutien des États-Unis aux aspirations démocratiques du peuple vénézuélien et à son droit d’exprimer librement ses opinions.

En janvier 2019, les États-Unis imposent des sanctions à la société publique de pétrole et de gaz naturel vénézuélienne PDVSA (Petroleos de Venezuela SA). Les sanctions empêchent la PDVSA d’être payée pour ses exportations de pétrole aux États-Unis et gèlent 7 milliards de dollars d’actifs américains de cette société. John R. Bolton, ancien conseiller à la sécurité intérieure des Etats-Unis, estime la perte attendue à l'économie vénézuélienne à plus de 11 milliards de dollars en 2019. La filiale américaine de PDVSA, Citgo, annonce en février qu’elle couperait officiellement les liens avec la PDVSA afin de se conformer aux sanctions imposées par les États-Unis au Venezuela et de suspendre les paiements à PDVSA. Guaidó et l'Assemblée nationale nomment un nouveau conseil d'administration Citgo sous la présidence de Luisa Palacios.

Le 5 mars, les États-Unis annoncent des nouvelles sanctions visant 34 navires appartenant au PDVSA et deux compagnies, basées au Liberia et en Grèce, accusées de transporter du brut du Venezuela vers Cuba. Le 17 avril 2019, le Département du Trésor des États-Unis impose des sanctions contre la Banque centrale du Venezuela.

Les représentants pro-Maduro du gouvernement vénézuélien sont aussi soumis à des restrictions pour accéder à des fonds dans des banques européennes. La Banque d'Angleterre a d’ailleurs gelé les avoirs du gouvernement vénézuélien dans les banques du Royaume-Uni.

En 2022, les sanctions étaient en partie levées, officiellement au nom du « dialogue politique » : Washington acceptait un allégement limité des sanctions en proposant une dérogation pour l’entreprise (américaine !) Chevron, sous le coup d’un embargo pour ses activités au Venezuela.

En avril 2024, le gouvernement américain annonce remettre en place plusieurs sanctions qui avaient été levées suite à un accord entre le gouvernement vénézuélien et son opposition pour la tenue de la prochaine élection présidentielle. Ce renouvellement de sanctions fait suite à l'invalidation de la candidature de María Corina Machado et de sa remplaçante Corina Yoris.

 

Qu’en penser ?

 

Rappelons-nous tout d’abord du parcours personnel de Maduro :

Nous n’avons pas affaire à un « héritier » au sens bourdieusien, ou à un fils de bourgeois. Nicolas Maduro, avant son ascension politique, était conducteur de bus. Devenu syndicaliste, il gravite un à un les échelons du pouvoir, jusqu’à succéder à Chavez il y a onze ans.

Un moment à la tête de la diplomatie vénézuélienne, il se fait remarquer en soutenant le régime libyen de Mouammar Kadhafi jusqu'à la mort de ce dernier, continuant par ailleurs à appuyer le Syrien Bachar el-Assad. S'adaptant au style incendiaire de Chávez, il traite par exemple le sous-secrétaire d'État américain John Negroponte de « gratte-papier au passé criminel ». Également pragmatique, il accepte en 2010 la main tendue du président colombien Juan Manuel Santos, contre qui il vitupérait pourtant quelques semaines plus tôt. Plus récemment, Maduro avait accusé les Etats-Unis d’alimenter la guerre en Ukraine.

Désigné « dauphin » du président Chávez, il est alors critiqué dans l'opposition, notamment par Henrique Capriles : « Nous ne sommes pas une monarchie ». Cette nomination aurait été poussée par Cuba, l'île communiste étant inquiète de la stabilité de son allié vénézuélien une fois que Chávez aurait disparu. Il est présenté à l’époque comme faisant partie de l'aile modérée du PSUV. Hugo Chávez le décrit comme « un révolutionnaire à part entière », « avec sa main ferme, avec sa vision, avec son cœur d’homme du peuple, avec son talent avec les gens, avec la reconnaissance internationale qu’il s’est acquise, c’est l’un des jeunes dirigeants ayant les meilleures capacités » ainsi que comme « un homme plein d’expérience malgré sa jeunesse »

 

Qui s’oppose à lui ? La finance, les Etats-Unis, la grande bourgeoisie d’affaires.

N’oublions pas qu’un pays sur trois dans le monde est déjà sous embargo américain. Selon Libération, la restructuration totale du secteur pétrolier promise par l’opposition, décrite comme une politique qui viserait à limiter le rôle de l’entreprise publique PDVSA et à rouvrir le pays aux investissements étrangers par le biais de privatisations, ne viserait rien de moins qu’à anéantir l’œuvre de Chavez, et à remettre le pays dans la situation où il se trouvait avant lui.

Sous la présidence de Maduro le Venezuela se trouve sévèrement affecté par la chute brutale des cours du pétrole, qui fournissait au pays l'essentiel de ses revenus. Maduro s’était donné pour priorité de préserver les réalisations sociales de la « révolution bolivarienne », notamment dans le domaine de la construction de logements, et a déclaré plusieurs hausses successives du salaire minimum afin de limiter l'impact de la crise sur les classes populaires. En revanche, les dépenses militaires sont réduites de 34 % en 2015 et la diversification de l'économie ne s'opère que lentement.

Alors que le pays compte parmi les plus grandes réserves du pétrole du monde, on y observe désormais des pénuries de carburant. La production de pétrole, de 2,6 millions de barils par jour en 2015, tombe à 1,9 million l'année suivante, le taux le plus bas depuis trente ans. Le tiers de ces revenus servirait à rembourser les prêts accordés par les alliés russes et chinois de Nicolas Maduro.

Maduro avait poursuivi et accentué le programme de « communes socialistes » qu'avait inauguré Hugo Chávez, visant à développer une forme plus locale et participative de démocratie mais également à doter les communes de moyens économiques plus importants. Certains opposants avaient dénoncé un projet qu'ils estiment inspiré des « Comités de défense de la révolution » cubains. Le chômage au Venezuela était descendu en décembre 2014 à son plus faible niveau historique avec un taux de 5,5 % selon les données officielles.

En 2016, le Venezuela a connu sa plus importante sécheresse depuis 40 ans, ce qui perturbe le fonctionnement des centrales hydrauliques et provoque de graves pénuries d'électricité. La même année, le taux d'inflation est estimé entre 300 % par des institutions privées et 720 % par le FMI. Début 2018, le FMI estime l'hyperinflation à 2300 %.

Le « carnet de la Patrie » a été mis en place par Nicolas Maduro le 20 janvier 2017. Il présente d’abord des données de base des citoyens : nom, prénom, numéro de carte d'identité, lieu de résidence du concerné. Il recueille aussi des informations plus personnelles. Ainsi, il y est également précisé l’adhésion à un parti politique ou à des mouvements sociaux. De même, il est clairement indiqué si l'individu bénéficie des programmes sociaux d’aide de l’Etat. Les détenteurs du carnet reçoivent un colis mensuel de produits alimentaires à bas prix, dans un pays qui subit aussi une crise alimentaire.

Les mesures d’urgence face à une situation catastrophique ont mené le dirigeant vénézuélien à une politique de sauvetage d’urgence, face au danger de voir le pays rebasculer dans les mains des grandes entreprises et de leur soutien militaro-politique, les Etats-Unis.

 

Le 31 juillet 2017, après l’élection de Donald Trump, la Maison-Blanche avait annoncé un « gel » de « tous les avoirs » que possèderait le président du Venezuela aux États-Unis, qualifiant les élections d'« illégitimes » et le président vénézuélien Nicolas Maduro de « dictateur », le comparant aux dirigeants syrien Bachar el-Assad et nord-coréen Kim Jong-un.

Le 25 août 2017, Washington alourdit les sanctions contre le Venezuela en bloquant son accès aux devises étrangères, dont il a un besoin crucial, le précipitant vers le défaut de paiement. Selon Shannon O'Neil, experte au Council on Foreign Relations, « les sanctions financières mises en place en août sont plus significatives car elles ont mis fin à tout nouvel investissement direct dans le pays ». En décembre 2017, en réaction à la crise et aux sanctions, Nicolas Maduro annonce la création d'une cryptomonnaie, le petro, dont le cours dépend du pétrole, du gaz, de l'or et du diamant.

La moitié des enfants du pays ne sont plus scolarisés début 2018, notamment à cause de l'insécurité et des cours non assurés à cause des pénuries d'électricité. Le SMIC mensuel tombe à 15 euros et l'eau courante manque dans certains quartiers. Le pays fait également face à un exil de professeurs, de médecins et d'infirmiers. Ancien pays d'immigration, le Venezuela est devenu un pays d'émigration massive, perdant en quelques années un dixième de sa population. Selon les chiffres du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, les demandes d'asile ne cessent de grimper. Certaines sont faites en France.

Un réflexe anti-américain nous amènerait à soutenir Maduro, qui, héritier de Chavez, comme un allié naturel. Ce dernier joue incontestablement un rôle dans la multipolarité émergente. Cependant il nous semble important d’aller plus loin que cela.

Maduro, qui n’est guère responsable de la sécheresse et de la baisse des cours du pétrole, est dans l’impossibilité de diversifier à court terme l’économie de son pays sans faire appel à des investissements massifs étrangers, autrement dit à la finance apatride. Ces faits nous obligent à l’observer sous un autre œil que celui de l’Ennemi.

Si Maduro tombe, son pays tombe avec lui entre les mains de l’aigle américain, qui s’autorise toujours à créer le chaos chez d’autres au nom d’intérêts qui ne sont certainement pas ceux des peuples qui subissent sa politique. Si l’ancien dauphin de Chavez devait perdre, le camp multipolaire, comme le nomme Alexandre Dugin, subirait une importante défaite. A l’inverse, s’il tenait bon, ce serait une sanction pour le camp atlantiste et capitaliste, déjà en grande partie responsable de l’état actuel du pays par ses sanctions arbitraires.

L’ennemi de mon ennemi est mon ami dans la lutte, et jusqu’à la victoire finale.

 

Vincent Téma, le 01/08/24.

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