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Prigojyne, Poutine, et nous

Cette note a été écrite alors que Prigojyne et les hommes de Wagner, en route vers Moscou, n'avaient pas encore annoncé leur retraite... Les quelques informations secondaires erronées dues aux bobards pourtant affirmés par des sites sérieux n'altèrent pas le message principal lui-même. N'ayant pu la faire publier sur un site ami, je l'ai diffusée sur mon compte Twitter le 03/07/2023. 

Prigojyne, Poutine, et nous

 

A l’heure où j’écris ces mots, les mercenaires du groupe Wagner, combattants au service de l’infâme Prigojine, sont aux portes de Moscou. Un média russe a annoncé le départ du Kremlin du président Vladimir Poutine, dont l’avion personnel a déjà quitté Moscou pour Saint-Pétersbourg.

L’armée russe n’a jusqu’à présent pas pu, pas su, arrêter les « Wagnériens » que beaucoup considèrent être des héros, notamment en Russie. Il n’est pas improbable que d’autres secteurs de l’armée, du gouvernement, des milieux d’affaires, dont les fameux oligarques que Poutine n’a hélas pas encore éliminés, soutiennent implicitement le putsch, et attendent le bon moment pour agir.

Ainsi, si Wagner l’emporte, la transformation de la Russie en démocratie libérale pourra tout à fait advenir. Le dernier rempart de ce qu’il restait de la civilisation européenne tombera. Et nous en paierons tous, directement ou indirectement, le prix.

Je ne suis qu’un jeune militant, et je ne suis  expert ni en géopolitique, ni dans le domaine de la défense, ni en pronostics savants et avisés. Cependant, je souhaitais adresser un message à tous ceux qui comme moi, se reconnaissent en quelques valeurs sur lesquelles ils ne transigeront pas.

Le début de guerre civile va certainement être plus sanglant encore qu’il ne l’est déjà. Nous pouvons à ce sujet constater à quelle point la puissance militaire russe est fragile. Mais il y a peut-être là une occasion pour nous d’apprendre quelque chose, à défaut de pouvoir agir là-bas. Et lorsque je dis « nous », je veux dire tous ceux qui refusent, en bloc et sans nuances, l’Occident libéral, son capitalisme, sa conception du monde et la destruction de tout ce qui est beau, et saint. A ces gens je dis : Observons pour apprendre ce qui pourra nous servir demain. Pour ne pas recommencer les mêmes erreurs funestes et les mêmes fautes.

La crise actuelle nous rappelle une chose essentielle : Poutine est faillible. Et beaucoup trop d’espoirs pèsent sur ses épaules. La foi facile en « l’homme providentiel » doit donc nous quitter. C’est la foi dans l’effort souterrain et continu du collectif qui doit renaître en nos cœurs.

C’est à l’Ouest de l’Europe que doit se concocter le poison qui tuera l’Occident libéral. C’est ici que doit se former l’élite révolutionnaire, là où la renaissance doit s’opérer. Certes, parce que nous voyons bien que la Russie est plus faible encore que nous le pensions. Mais aussi parce qu’en réalité, nous ne pourrons être sauvés que par nous-mêmes. Peu importe, en réalité, le résultat de l’affrontement qui a lieu en ce moment. Cela n’a aucune importance. Pourquoi ? Parce que de la victoire du Kremlin peut résulter le statu quo en Russie, ce même statu quo qui a permis à Poutine d’arriver et de se maintenir au pouvoir au prix d’une cohabitation avec ces mêmes oligarques qui le lâcheront à la première faiblesse. Matériellement, il s’agirait d’un retour à la situation d’avant la rébellion, et ainsi serait permis le risque de voir d’autres rebelles surgir, d’autres difficultés internes advenir. De la défaite pourrait au contraire survenir le sursaut salutaire que nous attendons tous, par la main même du désespoir. Un sursaut populaire ou militaire, qui ferait le tri entre ennemis des classes dominantes et le reste. Ainsi les traîtres ne seraient plus derrière, mais seulement devant nous. L’œil ayant gagné en clarté, l’objectif sera plus simple à viser. Le châtiment viendra ensuite.

Nous ne savons pas à quoi nous attendre dans les prochaines heures, et les prochains jours. Continuons de soutenir moralement Poutine, notre allié, mais non notre modèle, par nos résolutions, et nos prières. Nous ne devons pas baisser les bras. Et être nous devons prêts au combat spirituel, plus que jamais. C’est en nous, et parmi nous, que doit se trouver le remède moral, cette étincelle qui seule pourra produire le feu salvateur qui sauvera l’Europe, et donc, un jour, le monde.

 

Vincent Téma, le 24/06/2023.

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