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La tragédie de la jeunesse, selon le jeune Yockey

L'analyse du jeune Yockey quant à ce que subit la jeunesse de son époque. Le lecteur avisé y verra de nombreux points communs avec notre actualité...

 La tragédie de la jeunesse selon le jeune Yockey

 

 

 

 

C’est sous le titre La tragédie de la jeunesse, que le premier essai de Francis Parker Yockey fut publié. L’article trouva sa place dans le magazine du père Coughlin (télévangéliste, catholique social et proche du fascisme européen), Social Justice. C’était en 1939.

Les éditeurs de Le Monde en flammes, un recueil d’articles de Yockey, précisent que dès cette époque (l’auteur avait alors vingt-deux ans) la conception du monde et la philosophie politique qu’il professera plus tard sont d’ores et déjà acquis et établis chez lui : Il n’y aurait pas eu de variation véritable. On peut en tout cas noter que dans ses textes ultérieurs, il ne se considérera plus, même de loin,+ comme chrétien social.

Même si les analyses de celui qui écrivait sous le pseudonyme d’Ulrick Varange sont en partie datées, du fait de l’évidente évolution du contexte politique et géopolitique, un lecteur avisé constatera rapidement qu’il suffit de remplacer certains termes, comme celui de « communiste », par d’autres dénominations, propres celles-là à notre époque, et il verra de lui-même les similarités observables entre le contexte de la fin des années 1930 aux États-Unis et celui des années 2020 en Europe, et ailleurs en Occident. Le reste de l’article nous semble encore d’actualité.

Le jeune Yockey commence son propos par ce grave constat :

« Aucune partie de la population américaine n’a été plus complètement trompée par les forces intéressées à cacher la vérité au peuple, que la jeunesse américaine. C’est la jeunesse qui risque de souffrir le plus de l’actuel régime des ennemis de l’Amérique qui sont au pouvoir. Par conséquent, c’est de la jeunesse que la dictature de gauche pourrait un jour avoir le plus à craindre. »

Qui serait responsable de cet état de fait ?

« La minorité à la mentalité étrangère qui contrôle le cinéma, la radio, et la presse des journaux et des magazines a déversé un flot constant de propagande, dans l’intention de gagner un contrôle spirituel complet sur les esprits des jeunes Américains arrivés à maturité. Avec le succès que cette tentative a remporté, chacun sait qui a parlé à son propre niveau aux jeunes Américains âgés de 19 à 27 ans. Toutes leurs idées sur le monde ont été préparées pour eux à New York, Hollywood et Washington. »

Quelle serait, par ailleurs, la conséquence de pareil matraquage mental ?

« Un nombre effrayant de jeunes a été orienté vers un comportement cynique ultrasophistiqué qui considère que boire est un signe d’aptitude sociale, qui fait du sport un fétiche et qui professe l’érotisme comme mode de vie. Un art pictural perverti et malsain, des danses exhibitionnistes obscènes et une musique de jungle forment la norme spirituelle de ce secteur de la jeunesse américaine. »

 

Cette propagande décriée par le jeune auteur passe par l’usage de livres et de magazines, véhicules de propagande à destination de toute la jeunesse, y compris de l’élite de celle-ci :

 

« Pour ces jeunes à l’esprit sérieux, qui sont authentiquement intéressés par les énormes problèmes auxquels nous devons faire face à présent, une autre attaque insidieuse a été conçue. Des livres ont été écrits, des pièces ont été jouées, et un interminable défilé de conférenciers est monté sur l’estrade pour transmette à ces jeunes intelligents le même message de lutte des classes et de haine internationale. »

Il cite ensuite plusieurs magazines de son époque dont le but serait de produire cette propagande, et la conséquence logique de ces agissements :

« Le résultat de cette campagne pour détruire l’esprit américain-chrétien parmi la jeunesse est que tous les périodiques, 95% des livres, et tous les conférenciers, sont de gauche. Les idées font partie de l’atmosphère même que respire la jeunesse américaine. Les jeunes dont la capacité de raisonnement est arrivée à plein développement dans les sept dernières années ne sont même jamais entrés en contact avec une vision-du-monde conservatrice et chrétienne. »

Et ni l’encadrement de la jeunesse, ni même leur entourage, ne sont d’aucun secours :

 « Leurs professeurs sont en majorité de gauche, ceux qui ne le sont pas ont peur de s’exprimer par crainte de perdre leur emploi. La plupart des parents ne réalisent pas l’embrigadement spirituel de leurs enfants parce qu’ils ont été eux-mêmes endoctrinés en même temps qu’eux. Les parents qui pensent différemment sont considérés comme « vieux jeu » et comme partisans du « temps des diligences » par les prêcheurs du gauchisme de Roosevelt. »

Nous sommes dans les années 1930, et Yockey s’en prend à l’athéisme communiste, à la lutte des classes telle que définie par les marxistes. L’article de Yockey est d’abord rédigé par hostilité envers l’URSS : Yockey reviendra, vingt ans plus tard, sur cette position.

Dès cette époque, Yockey scrute l’évolution du monde par-delà les frontières américaines. Et notamment notre pays. Observant la situation de l’Hexagone, à cette époque gouvernée par le Front Populaire, il craint l’arrivée d’une « dictature sanglante » marxiste, laquelle serait favorisée par des conditions de « détresse économique et de chômage à grande échelle » telles que nous les connaissons aujourd’hui.

Yockey craint la contagion communiste, qu’il pense organisée et méthodique :

« La tactique qui est employée pour amener la crise nécessaire à la « conquête du pouvoir » est de produire un effondrement financier en prodiguant et en distribuant des dépenses gouvernementales pour tout et n’importe quoi. Peu importe que les projets soient nécessaires ou pas, tout ce qui importe est que l’argent soit dépensé, et dépensé d’une manière telle que cela rende le plus grand nombre possible de gens dépendants du gouvernement, pour briser ainsi leurs esprits et les rendre fertiles pour la haine de classe, et les préparer à s’enrôler dans l’armée de la gauche, une armée de qui comprend aujourd’hui les syndicats ouvriers, les travailleurs de la WPA (une agence créée sous le New Deal en 1935 pour créer des emplois pour des millions de travailleurs américains durant la Grande Dépression en les employant dans des projets de travaux publics, ndlr) ceux qui sont au chômage, les organisations nègres, les instituteurs et les professeurs, et la plus grande partie de la jeunesse. »

En quoi consiste donc cette « tragédie de la jeunesse » ?

« La tragédie de la jeunesse réside en ce que chaque condition nécessaire au succès du complot communiste est créée aux dépens de la jeunesse, et chaque tactique employée pour le mener à bien rend la situation de la jeunesse plus critique et presque sans aucun espoir. »

Contre les réformistes de son temps, Yockey affirme que les vrais révolutionnaires ne veulent pas de réformes, parce qu’elles ne seraient que pure illusion, et risquent, au contraire, de tuer tout authentique esprit de révolte. Son esprit de révolte ne tolère pas que la réponse à apporter soit une simple réduction du nombre de chômeurs :

« D’abord, il y a l’horrible étendue du chômage parmi les jeunes. Des centaines de milliers de jeunes Américains jusqu’à l’âge de vingt-sept ans n’ont jamais eu un autre emploi qu’un travail d’appoint fourni par l’Etat. Quand comprendront-ils que la minorité à la mentalité étrangère qui contrôle notre pays ne désire pas que cette situation, avec son potentiel révolutionnaire, soit modifiée ? »

L’esclavage des nations, c’est la dette. Yockey insiste sur cet aspect :

« (…) le fardeau que la dette nationale toujours croissante impose est supporté presque uniquement par la jeunesse. Peu importe comment cette dette sera liquidée, par une inflation dévastatrice, ou remboursé dollar par dollar, elle sera payée au prix de la liberté et du bonheur de la jeunesse américaine d’aujourd’hui. Si toute la richesse privée et collective de la nation est confisquée pour rembourser la dette quelle force économique restera-t-il dans le pays pour le faire fonctionner et employer des millions de chômeurs ? Et un tel effondrement est justement la crise d’où une dictature rouge sortira pour l’Amérique. Si l’autre terme de l’alternative est adopté, cela signifiera que les jeunes d’aujourd’hui seront esclaves pendant toute leur vie, travaillant non pour leur propre but et leur propre bonheur, mais pour rembourser au gouvernement deux dollars sur les trois qu’ils gagnent. Le niveau de vie national dans ce cas ne serait pas agréable à regarder. »

 

Le lavage de cerveaux pratiqué par l’Ennemi transformerait en antifascistes imbéciles les meilleurs de la jeunesse, les amenant à des questions sans rapport avec la réalité de leur existence :

 

« Troisièmement, l’avenir individuel de presque chaque jeune américain a été compromis. Pas un seul de ces jeunes gens des universités et des écoles professionnelles, qui passent actuellement leur temps à discuter de la meilleure manière de « stopper Hitler » ne sait où ni comment il pourra commencer sa carrière. »

Loin de toute rêvasserie romantique, Yockey appelle en quelque sorte sa génération à se concentrer sur les questions les plus concrètes de son existence présente et future :

« Où sont les recherches ou les constructions pour utiliser tous les jeunes ingénieurs, les emplois pour utiliser des comptables et des sténodactylos ? Combien de familles ont aujourd’hui les moyens de payer un médecin chaque fois qu’elles en ont besoin ? Ou pour payer des démarches judiciaires ? Où est l’avenir pour ceux qui sont formés au commerce ? »

 

Rappelant que de tout temps, c’est la jeunesse qui part faire les guerres de la nation, il prévient celle de son pays qu’elle ne peut que servir, en croyant se battre pour son pays, les intérêts de la « minorité étrangère » :

« Pour finir, les jeunes Américains seront enrôlés par millions dans l’armée pour être envoyés en Asie et en Europe combattre pour le communisme mondial, à moins qu’un puissant nationalisme chrétien ne surgisse pour jeter dehors la minorité à la mentalité étrangère de Washington. Une guerre donnera à notre gouvernement « libéral » une chance de se venger des torts qui lui ont été faits par ces gouvernements étrangers qui ont liquidé la lutte des classes dans leurs propres pays, et d’étouffer par une dictature de guerre répressive le mouvement naissant parmi le peuple, opposé au radicalisme est favorable à un gouvernement nationaliste chrétien. »

En somme, certains pourraient avoir de profonds regrets de ne pas être tombés au combat :

« Ceux qui reviendront des champs de bataille où le communisme mondial les aura envoyés [ de retour] dans une Amérique communiste, souhaiteront probablement être restés avec leurs camarades dans les cimetières militaires d’Europe de l’Ouest. »

 

Face au danger communiste, il prévient :

 

« Devant cette perspective-devant l’assurance faute par les dirigeants communistes que le Front populaire n’est pas seulement destiné à vaincre le fascisme, mais aussi à amener une dictature communiste-devant le masque arraché aux nombreux hommes de gauche installés à des postes de contrôle dans le gouvernement fédéral-qui n’est plus contrôlé par des Américains-la jeunesse américaines attendra—elle passivement, absorbée à regarder les images des magazines, que les bouchers commencent leur carnage ici ? »

 

L’article du futur auteur d’Imperium s’achève sur un appel à la jeunesse, ou au meilleur de celle-ci:  

 

« Jeunesse d’Amérique-Réveille-toi ! C’est votre problème et votre tâche. Vous serez les principales victimes s’ils gagnent. »

 

 

 

Vincent Téma, le 08/02/24. (vincentdetema@gmail.com)

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