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Servir le peuple selon Mao

Le service du peuple que doivent accomplir les révolutionnaires authentiques, selon Mao Zedong. Publié par voxnr.fr le 25/05/24. 

                                     

                                             Servir le peuple selon Mao

 

 

 

 

« Nous devons être modestes et prudents, nous garder de toute présomption et de toute précipitation, servir le peuple chinois de tout notre cœur. »

Mao Zedong, dans Le Petit Livre Rouge

Mao Zedong (1893-1976), ancien président de la République populaire de Chine et du parti communiste chinois, n’était certes pas un homme de droite. Cependant, lui qui combattit contre l’occupation de son pays par le Japon, et qui contribua à chasser les nationalistes chinois du continent asiatique pour les forcer de se réfugier à Formose, aujourd’hui appelé Taïwan, le déclara lui-même : 
« Le communiste, qui est internationaliste, peut-il être en même temps patriote ? Nous pensons que non seulement il le peut, mais le doit. » 
Ce propos date de 1938. Il a été recueilli dans le célébrissime Petit Livre Rouge, comme l’ensemble des citations que nous employons dans cet article. 
Pourquoi s’intéresser à Mao Zedong ? La raison est en fait très simple. Comme nous sommes très hostiles à la paresse de l’esprit comme à celle du corps, nous ne pouvons qu’inciter tout un chacun à s’obliger à demeurer ouvert, à lire les œuvres de personnalités venues d’autres horizons politiques, même improbables, à ne jamais se satisfaire (totalement) des connaissances qu’il a pu acquérir. Une saine curiosité dans l’étude du changement social que nous souhaitons est par tout à fait nécessaire. C’est précisément dans le sens d’une révolution « socialiste » et « marxiste-léniniste » que Mao préconisait la même rigueur :
« Notre ennemi dans l’étude, c’est la suffisance, quiconque veut réellement apprendre doit commencer par s’en débarrasser. ‘S’instruire sans jamais s’estimer satisfait’ et ‘enseigner sans jamais se lasser’. » Laissons à nos ennemis la médiocrité de l’esprit et l’absence de culture, l’une des causes principales de leur manque de patriotisme. 
Notons d’ailleurs qu’aux yeux de Mao Zedong, le patriotisme, s’il n’était pas renié, n’était qu’une « application de l’internationalisme ». On peut néanmoins nuancer quelque peu cette idée, puisque le père de la révolution chinoise avait aussi déclaré en 1963 « […] la lutte nationale est, en dernière analyse, une lutte de classe. » Autrement dit, internationalisme, nationalisme et socialisme étaient associés au sein d’une même synthèse se voulant en conformité parfaite avec le marxisme-léninisme.
Cette imbrication de la lutte nationale et de lutte sociale est sans doute l’un des aspects les plus intéressants de la pense maoïste, notamment parce qu’elle correspondrait aux attentes populaires, si on en croit son premier théoricien : Mao lui-même. 
Mao avait également affirmé, au cours des « Interventions aux causeries sur la littérature et l’art » à Yenan en mai 1942 : « Il faut critiquer les défauts du peuple, mais il faut le faire en partant véritablement de la position du peuple ; notre critique doit être inspirée par le désir ardent de le défendre et de l’éduquer. » Autrement dit, les révolutionnaires doivent parfaitement connaître le peuple qu’ils affirment servir.
En 1949, Mao déclarait également que le peuple avait son propre état d’esprit de lutte, et que les révolutionnaires ne pouvaient rien faire d’autre que de s’y conformer eux-mêmes : 
« Lutte, échec, nouvelle lutte, nouvel échec, nouvelle lutte encore, et cela jusqu’à la victoire -telle est la logique du peuple, et lui non plus, il n’ira jamais contre cette logique. » 
Il faut surtout parfaitement connaître les besoins et les désirs du peuple : 
« Deux principes doivent nous guider : premièrement, les besoins réels des masses et non les besoins nés de notre imagination ; deuxièmement, le désir librement exprimé par les masses, les résolutions qu’elles ont prises elles-mêmes et non celles que nous prenons à leur place. » 
En 1945, Mao précisait cependant que le rôle du révolutionnaire était, pour ainsi dire par nature, profondément actif : 
« Nous devons constamment faire connaître au peuple les progrès du monde et son avenir lumineux, afin d’aider le peuple à prendre confiance en la victoire. »
Son rôle dans l’éducation du peuple doit être significatif : 
« Notre politique dans le domaine de l’éducation doit permettre à ceux qui la reçoivent de se former sur le plan moral, intellectuel et physique pour devenir des travailleurs cultivés, ayant une conscience socialiste. » 
Jamais le révolutionnaire ne doit se couper du peuple :
« Servir le peuple de tout cœur, sans nous couper un seul instant des masses ; partir, en tout, des intérêts du peuple et non des intérêts de l’individu ou d’un petit groupe ; identifier notre responsabilité devant le peuple avec notre responsabilité devant les organes dirigeants du Parti-voilà ce qui doit inspirer nos actes. »
Le révolutionnaire d’élite, c’est-à-dire le cadre, n’échappe pas à la règle : 
« Chacun de nos cadres, quel que soit son rang, est un serviteur du peuple. Tout ce que nous faisons est au service du peuple, de quel défaut ne pourrions-nous donc nous débarrasser ? »
Mais tous ceux qui affirment se battre au nom du peuple sont responsables devant lui : 
« Notre devoir c’est d’être responsables envers le peuple. Chacune de nos paroles, chacun de nos actes et chacune de nos mesures politiques doivent répondre aux intérêts du peuple, et si des erreurs sont commises, elles devront être corrigées ; c’est ce qu’on appelle être responsable envers le peuple. »
Ceux qui défendent le peuple doivent bien sûr le respecter au plus haut degré : 
« Nos écrits doivent être pénétrés du désir ardent de défendre la cause du peuple et d’élever son niveau de conscience politique, ils ne doivent ni ridiculiser ni attaquer ceux auxquels ils s’adressent. » 1957
Pour Mao Zedong, le service du peuple doit être envisagé, comme un sacrifice « intelligent » : 
« Quand il y a lutte, il y a sacrifice : la mort est chose fréquente. Comme nous avons à cœur les intérêts du peuple, les souffrances de la grande majorité du peuple, mourir pour lui, c’est donner à notre mort toute sa signification. Néanmoins, nous devons réduire au minimum les sacrifices inutiles. »
Le militant doit faire sien un « espoir d’abnégation. Ainsi, chacun pourra devenir très utile au peuple. Qu’on soit plus ou moins capable, il suffit de posséder cet esprit pour être un homme aux sentiments nobles, intègre, un homme d’une haute moralité, détaché des intérêts mesquins. »
Cette fusion peuple-élite révolutionnaire doit d’ailleurs se réaliser sur l’ensemble de la planète si elle veut réussir à défaire son adversaire principal, l’impérialisme américain, puisque : « l’impérialisme américain dicte partout sa loi, s’est mis dans une position hostile aux peuples du monde entier et s’isole de plus en plus. »
« Tout homme doit mourir un jour, mais toutes les morts n’ont pas la même signification. Un écrivain de la Chine Antique, Sema Tsien, disait : 
‘Certes, les hommes sont mortels ; mais certaines morts ont plus de poids que le mont Taichan, d’autres en ont moins qu’une plume.’ Mourir pour les intérêts du peuple a plus de poids que le mont Taichan ; mais se dépenser au service des fascistes et mourir pour les exploiteurs et les oppresseurs a moins de poids qu’une plume. »
Si militants révolutionnaires et peuple ne parviennent pas à fusionner, ils ne pourront vaincre un ennemi commun qui lui demeure déterminé : 
« Les impérialistes et les réactionnaires du pays ne se résigneront jamais à leur défaite ; ils se débattront jusqu’à la fin. »
Dans tous les cas, le révolutionnaire et le peuple ne doivent pas désespérer, car Mao l’affirmait : 
« L’histoire de l’humanité est un mouvement constant du règne de la nécessité vers le règne de la liberté. Le processus est sans fin. » 

Pour nous radicaux de droite, cette relation complémentaire peuple-révolutionnaires doit être comprise et pensée comme s’inscrivant dans ce double objectif d’imbrication du combat national et social, d’une part, et de nouvelle lutte de classe internationalisée de l’autre, puisque le combat contre les élites globalisées se déroule à l’échelle de la planète. En somme, elle doit être entendue dans un sens non pas identique à celui du maoïsme, puisque nous ne sommes pas marxistes, mais appartenant à une logique de révolution sociale anticapitaliste, anti-impérialiste et anti-globaliste parfois très proche de celle de Mao Zedong. 

 


Vincent Téma, le 23/05/24. (vincentdetema@gmail.com)

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